Coffret aux jeux de putti, émaux peints de Limoges du XVIe siècle, monture du XI...

Coffret aux jeux de putti, émaux peints de Limoges du XVIe siècle, monture du XIXe siècle Coffret composite remonté au XIXe siècle, composé d’une monture en laiton intégrant neuf plaquettes d’émaux peints polychromes de la seconde moitié du XVIe siècle Intérieur du coffret en âme de bois recouvert d’un papier peint vert à motifs étoilés et dorés ; présence de gomme arabique entre l’âme de bois et les plaques émaillées (non visible) Émaux peints et grisaille colorée, rehauts d’or et de turquoise ; contre-émail non visible Inscriptions à la dorure « HELENA REGINA » et « PARIS REX » sur les plaques latérales supérieures inscription à l’intérieur du coffre « IHS MARIA » H. 11 cm - L. 11 cm - P. 8 cm S&C Accidents, lacunes, usures et restaurations Œuvres en rapport : - Anonyme, Coffret, Jeux d’enfants, grisaille sur fond noir, Limoges, milieu du XVIe siècle, 12,2 x 25,4 x 12,2 cm, Paris, musée du Louvre, n°inv. MR 2512. - Anonyme, Coffret aux scènes de la vie et des travaux d’Hercule, Limoges, milieu du XVIe siècle, émaux peints sur plaque de cuivre, 12,5 x 19 x 13 cm, Paris, Petit Palais, musée des Beaux-arts de la Ville de Paris, n°inv. ODUT1250. - Plaques émaillées représentant des putti, Ecouen, Musée national de la Renaissance, n°inv. ECL 20205a,b,c,d. Les coffrets ornés de petites plaques d’émail figurant des scènes mythologiques ou profanes offrent, parmi leurs répertoires décoratifs, de nombreuses scènes de jeux d’enfants (Ce type d’intervention semble courant pour la période. CF. Cat.31, p.144-145, Émaux peints de Limoges XVe-XVIIIe siècle, la collection du musée des Arts décoratifs, Paris 2011). Les plus connues, sur fond rouge ou bleu, sont attribuées à Couly I Nouailher (Sophie Baratte, Les émaux peints de Limoges, musée du Louvre, département des objets d’art, RMN, Paris, 2000, p.84). Très prisés, il semblerait que d’autres ateliers se soient également essayés à ce type de charmantes scènes. Notre coffret rectangulaire à couvercle trapézoïdale qui a été entièrement remonté au XIXe siècle - comme en témoignent les intégrations irrégulières et les découpes des plaques - présente sept scènes différentes de putti en action sur les neuf réintégrées : sur la face antérieure une scène de remplissage de cuve de raisin et sur la face postérieure le foulage et des divertissement bachiques ; sur les faces latérales : le dressage d’un lapin d’une part et d’autre part deux enfants en portant un troisième en siège, tandis que le quatrième mène un cheval. Sur le couvercle il est probable qu’une seule et même plaque ait été découpée pour présenter sur le devant et l’arrière les motifs décoratifs des deux putti jouant avec une feuille d’acanthe auprès d’un vase Médicis. Enfin, sur la face supérieure du couvercle, un putto à cheval en combat un autre portant un bouclier. Se distinguant de cette cohorte de petits enfants, deux bustes de profil entourés d’une couronne de laurier et de feuilles d’acanthes ornent les côtés latéraux du couvercle : il s’agit, comme l’indiquent les inscriptions latines à rehauts d’or, des portraits d’Hélène et Pâris, les instigateurs de la mythique Guerre de Troie. Heureuse combinaison du remontage, toutes ces scènes présentent une homogénéisation de la palette chromatique : les personnages sont en grisaille sur fond bleu foncé et rehauts de turquoise, vert, bleu-vert et or. Cependant les styles des visages, les représentations des corps potelés des putti, les tonalités des chairs présentent des factures différentes. Il semble que les exécuteurs de ces plaquettes très raffinés aient connu et imité la production issue de l’atelier de Pierre Reymond (actif à partir de 1537-1584) : les feuillages des arbres délicatement traités par petites touches, les modelés délicats des chairs, les têtes raffinées de profil aux yeux soulignés de traits noirs et aux bouches charnues, se rapprochent du style de cet artiste au vaste atelier